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Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/170

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bole qui secouent les âmes, leur soufflent, à la fois, l’appétit et le mépris de la mort, battaient au cœur de ces hommes — des deux côtés de la frontière — et, italien ou français, quelque clairon invisible sonnait la charge à leurs oreilles… En avant ! Avanti !… À qui le drapeau et à qui la gloire ?


Deberle eut un frisson en apercevant tout à coup près du fond blanc de la crevasse un Alpin d’Italie qui, arrivé, là-bas, le premier, n’était plus qu’à une courte distance du drapeau et s’avançait, rasant une arête étroite, vers la neige où éclataient les trois couleurs. L’Italien avait sur les Alpins français une avance incontestable. Il paraissait surgir là, tout à coup,