Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/171

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comme un coureur prend, au tournant, la tête du steeple. Orthegaray bondissait comme un clown. Ayant, en même temps que le capitaine, vu l’Italien, mesuré la distance et risquant ses os, il filait sur les éboulis comme un lézard sur les anfractuosités d’un mur.

Mais il avait l’avance, l’Italien. Il rampait sur l’arête où, le premier, bien avant ses compagnons, il avait mis le pied. Il s’avançait lentement, sûrement, n’ayant plus que quelques mètres à parcourir pour toucher au drapeau ; et Deberle s’imaginait, à distance, qu’en étendant la main l’Italien pouvait même déjà l’atteindre.

Il eut un éblouissement, un sentiment de colère. Là, devant ses soldats à lui, là sous les regards des chasseurs de Salvoni qui, de la crête, suivaient la des-