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l’Opéra, car très souvent on le conduisait dans une petite loge sur le théâtre ; là il entendait le premier acte, et puis on l’emmenait coucher. Avec son père, il allait au Théâtre-Français et aux Variétés, il s’essayait dans tous les genres.

À quatorze ans, Ludovic Halévy avait ses entrées à l’Opéra, à l’Opéra-Comique et à l’Odéon. Il était tout fier de jeter négligemment son nom quand il passait devant le contrôle en uniforme de collégien. C’est à l’Odéon qu’il allait le plus souvent, l’Odéon étant sur le chemin du lycée Louis-le-Grand. Là ce n’étaient plus des premiers actes d’opéra qu’il entendait, mais des premiers actes de tragédie, le dimanche de sept heures à huit heures et demie, avant de rentrer au collège. Il entendait aussi la Marseillaise, en 1848, après la révolution, Bocage étant directeur. Voilà comment il eut, très jeune, le pied marin dans le théâtre.

Halévy était entré, en 1845, à Louis-le-Grand, interne en sixième. Il débuta par deux années de paresse et d’ennui avec de vieux professeurs qui l’assommaient et l’accablaient de pensums. Vers le milieu de la quatrième, violente distraction : c’est la révolution de 1848. Voilà que les collégiens commencent à s’oc-