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cuper de politique. Ils deviennent tous brusquement républicains ; sinon tous, presque tous. La révolution avait remplacé par des képis galonnés d’or et par des tuniques militaires leurs affreux habits à queue de morue et leurs affreux chapeaux à tuyau de poêle. Le dimanche, dans les premiers temps, les factionnaires de la rue portaient les armes aux lycéens qui avaient l’air de petits officiers, ce qui les ravissait. Les collégiens s’amusaient, d’ailleurs, à singer au dedans la révolution du dehors.

En troisième, malgré la politique et tout le désordre qu’elle mettait dans sa jeune tête, Ludovic Halévy commence à travailler, comprenant que faire quelque chose n’est pas, à la rigueur, plus ennuyeux que ne rien faire. Il n’avait eu jusque-là, je l’ai dit, que de vieux professeurs insupportables. Mais, en troisième, à la première leçon d’histoire, Halévy voit monter à la chaire un professeur à tête blonde ; ce professeur parle, et, dès les premiers mots, l’écolier dresse l’oreille ; ce sont des considérations générales sur l’histoire. « Oh ! oh ! qu’est-ce que cela ? » Le collégien n’y comprend rien : c’est intéressant ! Qu’est-ce que c’est