Page:Claretie - Lud. Halévy, 1883.pdf/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que ce professeur qui s’avise d’être jeune et pas ennuyeux ? Ce n’est pas un mort, celui-là ; c’est un vivant ! Très vivant, en effet, car ce professeur se nommait Auguste Geffroy. Il est aujourd’hui membre de l’Institut et directeur de l’École française à Rome. Le maître et l’écolier devaient se retrouver trente-trois ans plus tard, côte à côte, parmi les collaborateurs de la Revue des Deux Mondes.

Halévy eut un autre professeur admirable en rhétorique, Eugène Despois, que nous avons nous-même appris à aimer, à estimer profondément. Despois était un homme de premier ordre ; la distinction et la bonté mêmes et un des rares républicains qui n’aient rien voulu être en 1870 après le triomphe de la République. On lui a tout offert, il a tout refusé. C’était un original et un sage.

Ludovic Halévy, lorsqu’il parle de ces temps lointains, si chers à tout homme qui pense, reconnaît qu’il a dû beaucoup à MM. Despois et Geffroy ; mais cependant son vrai maître, celui dont il évoque le souvenir avec attendrissement, c’est Prévost-Paradol. « C’est lui, dit-il, qui m’a appris à lire. » Voyant que, dans ses premières années de collège, Ludovic Halévy