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de la fille aînée, religieuse, dans une cellule chez les Dames de la Retraite ? Et au mois de juillet dernier, Halévy recevait une lettre d’Henri Rivière, une lettre d’un mort, comme il avait reçu le 23 juillet 1870 une lettre de Paradol mort depuis huit jours. Voilà ce qu’on ne connaissait pas avant le télégraphe : recevoir des lettres d’outre-tombe !

Halévy était sorti du collège en juillet 1852. Le lendemain de sa sortie du collège, il entrait au ministère d’État comme attaché au cabinet du secrétaire général, et là commençait sa carrière administrative qui a été très brillante et qui l’aurait été bien davantage s’il avait voulu ; mais cet employé singulier n’avait qu’une ambition : arriver à donner sa démission. Il n’en est venu à bout qu’en 1865, après avoir été successivement attaché au ministre d’État, chef du cabinet du secrétaire général, secrétaire-adjoint du conseil des bâtiments civils, sous-chef et chef de bureau au ministère de l’Algérie et des colonies, secrétaire-rédacteur du Corps législatif ; toutes places sérieuses et non des sinécures.

Il travaillait, travaillait beaucoup, et cela ne l’ennuyait pas. Il a appris beaucoup de choses