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« Eh bien ! mettez-vous tout de suite à la besogne… dit Offenbach. Un petit acte avec couplets, tout ce que vous voudrez. Ah ! seulement, il faudra intercaler les cent vers que voici dans le milieu de l’acte, à la place d’honneur. »

Il tendait au jeune homme un petit papier.

« Ces cent vers ?

— Oui, ils sont de mon ami Méry… C’est lui d’abord qui devait faire ce prologue : il a commencé ; il a écrit ces cent vers qui doivent être débités par La Fantaisie ! le fabuliste. Un de vos personnages s’appellera La Fantaisie ! Cela vous est égal ?

— Absolument égal. »

« Débuter au théâtre ! Débuter au théâtre ! Halévy ne pensait qu’à cela ! Il aurait mis tout ce qu’Offenbach aurait voulu dans son prologue : non seulement La Fontaine, mais Charlemagne, Robert Macaire, Sémiramis, Annibal, une foule !

« Quand Méry en est arrivé à la prose, continuait Offenbach, il dut être découragé, il écrit en vers plus facilement qu’en prose. C’est alors que je me suis adressé à Lambert Thiboust pour la prose et pour les couplets. Eh bien ! vous remplacez aujourd’hui Thiboust !

— Très bien !

— Ah ! ajouta encore Offenbach avec un nouveau seulement… — Seulement Thiboust avait fait les paroles d’un rondeau, et j’en ai écrit la musique. Intercalez ce rondeau dans votre prologue, n’est-ce pas ? Ce sera toujours ça de moins à faire.

— Certainement, certainement. »

« Ludovic Halévy devenait cependant un peu inquiet ; il se disait :

« Mais il n’y aura rien de moi dans ma première pièce ! »

« Offenbach reprend :

« Ce rondeau est chanté par Bilboquet, le Bilboquet