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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/109

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Roi, vous êtes infâme ! malheur sur vous et sur votre race ! abomination !

— Ah ! vous faites la Romaine, je me vengerai de vous, Lucrèce !

— Tarquin ! quelqu’un me vengera ?

— Qui ?

— Dieu et le peuple. »

Dans le tome II de son ouvrage, Pétrus Borel sème avec prodigalité les cachots ténébreux, les escaliers humides, les geôliers farouches, les souterrains sanglants et les oubliettes, toutes les fantasmagories des mélodrames. — Déborah est enfermée au fort Sainte-Marguerite, et parvient à s’en échapper. Patrick et Fitz-Harris, réunis par le hasard, croupissent dans des culs-de-basses-fosses, à la Bastille ou à Vincennes. Au surplus, il y a vraiment là des pages saisissantes, effroyables. Les longues heures des deux martyrs sont comptées avec une cruauté sombre qui commence par faire sourire et qui finit par terrifier. Telle scène où Fitz-Harris meurt en maudissant ses bourreaux, où le délire le gagne, où il revoit, moribond en extase,