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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/110

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son comté de Kerry, Killarney la hautaine, le soleil, les arbres, les oiseaux ; où Patrick demeure bientôt seul dans l’ombre, avec le cadavre de son ami, cette scène vous étreint à la gorge comme une poire d’angoisse. Pétrus prend plaisir à vous inquiéter, à vous torturer.

— Ah ! dit-il, la vérité n’est pas toujours en satin blanc comme une fille à la noce ; et, sur Dieu et l’honneur ! je n’ai dit que la vérité, que je dois. Quand la vérité est de boue et de sang, quand elle offense l’odorat, je la dis de boue et de sang, je la laisse puer : tant pis ! Ce n’est pas moi qui l’arroserai d’eau de Cologne. Je ne suis pas ici, d’ailleurs, pour conter des sornettes au jasmin et au serpolet.

Je le crois pardieu bien ! Écoutez la fin de l’histoire. Déborah a eu un fils, le fils de Patrick. Elle l’a appelé Vengeance. C’est une façon de désespéré taillé sur le patron d’Antony, ou de Didier, un des mille surmoulages pris sur les statues des bâtards romantiques.

C’est ce Vengeance qui parle ainsi :

Je sais peu de choses ; j’ai lu peu de livres, mais j’ai remarqué davantage, mais j’ai pensé beaucoup. J’ai