Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/118

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d’ailleurs le minait sourdement. Son humeur de loup-garou, sa lycanthropie coutumière devint plus farouche encore. Il fonda, moins pour vivre que pour passer sa bile sur les hommes et les choses, le Satan, un petit journal armé en guerre qui se fondit bientôt dans le Corsaire et devint le Corsaire-Satan, journal vif et mordant, aux crocs aigus, qui savait happer et faire la plaie large. Pétrus donnait aussi, çà et là, aux journaux, aux revues, aux magazines, à l’Artiste, au Livre de beauté, des articles, des nouvelles, un pamphlet sur l’Obélisque de Louqsor dans le livre des Cent et un de Ladvocat, des monographies, des factums.

Il avait fondé jadis, après la publication de ses Rhapsodies, un journal mensuel qui s’appelait la Liberté des Arts. Le journal, créé à l’aide de cotisations, avait vécu tant bien que mal un peu à l’aventure et sans faire tapage. Gérard de Nerval y avait donné des vers — mieux que cela, des poëmes tout entiers. M. A. Borel d’Hauterive s’y déguisait sous le pseudonyme de Mattéphile Lerob, Boissard de Boisdenier,