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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/52

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sur un ciel bleu, ce paysage est faux, complètement faux, et je le prouve… — Vos papiers ? demanda monsieur le maire, qui avait tressailli à l’épithète de citoyen. — Comment, mes papiers ? dit Pétrus. Mes papiers ! Quels papiers ? — Parbleu ! vos papiers : il n’y en a pas de plusieurs sortes. Vous n’avez pas de papiers ? — J’en avais ! répliqua solennellement Pétrus… je n’en ai plus. Mais si vous voulez vous donner la peine de suivre nos traces, vous trouverez certainement, si vous avez de bons yeux, ceux que nous avons semés le long de notre route ! »

On les mit l’un et l’autre, Pétrus et son ami, au cachot, « sur la paille humide. » Le temps d’écrire à Paris et de recevoir une réponse, et je crois qu’ils demeurèrent prisonniers pendant quatre ou cinq jours.

Ce ne fut pas, au reste, la dernière fois que Pétrus tâta de la prison. Aux émeutes de juin 1832, des gardes nationaux qui le voient passer dans la rue l’arrêtent et le conduisent au poste. « Que me voulez-vous ? demande Borel. Qu’ai-je fait pour