Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fredonnant l’air du Pauvre Pierre : Pour aller venger la patrie, etc., j’ai improvisé quatre couplets, je dis improvisé parce que je les ai faits en moins d’une heure ; je te les envoie sans perdre une minute pour qu’ils puissent te parvenir avant demain. Tu en feras ce que tu voudras. Je ne sais ce qu’ils valent. J’en suis trop plein pour les juger et d’ailleurs je n’ai pas le temps d’y retoucher. Je sais que les demoiselles connaissent et cherchent au piano l’air de cette romance. Je préférerais qu’on ne la chantât pas plutôt que de la mettre sur un autre air.

Adieu, ma chère sœur, je te presse sincèrement et participerai de cœur à la fête de demain.

Pétrus


Ce 14, vendredi, 3 h. du soir.
Air du Pauvre Pierre

Compagnes ! l’aurore chérie
Dore le sommet du coteau
Et le passereau nous convie


    que j’ai là, est fort curieuse. Il écrit en penchant ses caractères non de gauche à droite, mais de droite à gauche. Pourquoi ? Par pur mépris de l’écriture ordinaire, et dite élégante, l’écriture enseignée par les Favarger. Aucun accent d’ailleurs, peu ou point de virgules. Si son orthographe (nous le verrons tout à l’heure) est archaïque, sa ponctuation est très-fantaisiste.