Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je ne dirai rien de la peine de mort, assez de voix éloquentes depuis Beccaria l’ont flétrie ; mais je m’élèverai, mais j’appellerai l’infamie sur le témoin à charge, je le couvrirai de honte ! Conçoit-on être témoin à charge ?… quelle horreur ! il n’y a que l’humanité qui donne de pareils exemples de monstruosité ! Est-il une barbarie plus raffinée, plus civilisée, que le témoignage à charge ?…

Dans Paris, il y a deux cavernes, l’une de voleurs, l’autre de meurtriers ; celle des voleurs c’est la Bourse, celle de meurtriers c’est le Palais-de-Justice.

Décidément l’auteur des Rhapsodies ne s’est pas amendé.

J’arrive maintenant à l’analyse de quelques-unes des nouvelles qui composent le livre. Le ton en est à peu près uniforme : doute, négation, amertume, colère, quelque chose de furieux et de comique à la fois. Monsieur de l’Argentière l’accusateur est l’histoire d’un procureur du roi que Pétrus appelle naturellement un loup-cervier. M. de l’Argentière a un ami et cet ami a une maîtresse. L’ami s’appelle Bertholin, la maîtresse se nomme Apolline. Bertholin est