Aller au contenu

Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

impurs entrent et sortent de leurs narines et de leurs bouches, et barbotent dans l’aposthume de leurs plaies.

Vers la nuit, un marchand heurta du pied leurs cadavres et dit : « Ce ne sont que deux nègres ! » et passa outre.

Que pensez-vous de cette peinture sanglante et de cet éclatant réalisme ? En outre, il y a toujours, à la fin des nouvelles de Pétrus Borel, un mot sinistre, semi-bouffon, semi-répugnant, comme le very well de tout à l’heure, comme le ce ne sont que deux nègres d’à présent. Mais pourquoi faire prononcer celui-ci par un marchand. ? Pourquoi n’avoir pas écrit : « un passant, — un inconnu ? » C’est que le marchand, aux yeux de Pétrus, est, vous le savez déjà, la plus complète incarnation de la froideur, de l’égoïsme, la personnification du mal dans la société actuelle. Il a posé en axiome que marchand et voleur est synonyme. Je n’ai pas pris la peine, — peine inutile, — de réfuter ses exclamations ; j’ai fait mieux, je crois, j’ai cité.

Don Andréa Vesalius l’anatomiste, le récit