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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/83

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qui suit Jacques Barraou, est tout simplement une chronique affreuse. Vesalius ! Andréa Vesalius ! Que vient-il faire, ce martyr, dans les récits de Pétrus Borel ? — Bref, Vesalius se marie. Il est vieux et il épouse une jeune femme. Le récit de la nuit des noces est le summum de l’étrangeté. Borel l’appelle tout franchement quod legi non postest. Il compare Vesalius ôtant ses vêtements à une momie développant ses bandelettes. — Puis, suprême dédain ! il l’assimile à un immortel de l’Académie des Quarante Fauteuils et du Dictionnaire inextinguible. Tout à l’heure, au lieu d’un marchand, un académicien eût seul pu heurter du pied le cadavre de Jacques Barraou.

Maria, cela va sans dire, n’aime pas Andréa Vesalius : elle en aime un autre qui s’appelle Fernando, puis un autre qui s’appelle Pedro. La chère enfant se venge comme elle peut de son académicien de mari : elle en aimerait dix autres, mais Vesalius prend soin de se livrer sur les jeunes galants à des expériences anatomiques. Il les dissèque, tout simplement. C’est une