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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/84

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façon de se venger que Georges Dandin n’eût pas inventée. Puis, un beau jour, après avoir disséqué les amants, il dissèque sa femme. Et voilà comme Andréa Vesalius put découvrir tout à son aise les admirables lois du corps humain.

Mais, je dois l’avouer, la plus curieuse, disons mieux, la plus cocasse des nouvelles de Pétrus Borel, ce n’est pas M. de l’Argentière, ce n’est pas Vesalius, c’est Passereau. — Passereau, l’écolier — une satire, une plaisanterie, une ironie, un défi, la plus complète des railleries et des goguenardises. Passereau est un étudiant qui croit à la vertu des femmes, un aimable naïf, un ingénu, un Huron, un « bon jeune homme. » En vain son ami Albert essaye-t-il de le détromper. Passereau est de la religion de saint Thomas. Il ne croira que lorsqu’il verra, lorsqu’il touchera. Et pourtant Albert a de belles raisons à lui donner, et des exemples, et des preuves. Écoute, dit-il :

C’était donc ce matin, à sept heures ; après avoir tambouriné fort longtemps à la porte, on m’ouvre,