montagnes et la chaleur qui monte du désert à midi si forte qu’on reste engourdi et qu’on voudrait mourir…
Elle ont été à Ispahan,
Et nous en sommes tous revenus.
Au retour, je montrais des photographies de notre voyage à une jeune femme qui a dans les lettres le nom le plus glorieux d’aujourd’hui
Comme elle les regardait, elle s’écria :
— Mais vous êtes, vous et vos compagnons, dans chacune de ces photographies. Parmi ces ruines, ces paysages et ces Persans, je vous retrouve partout.
C’est vrai. Et dans ce livre il en sera de même. Je voudrais animer les ruines, les paysages, les hommes, et montrer, au milieu d eux, les voyageurs que nous avons été.
Rentré à Paris, on m’a demandé :
— Vaut-il la peine d’aller a Ispahan ?
J ai répondu de la façon suivante :
— John W, Robinson, de Birmingham, ayant gagné beaucoup d’argent décida de se retirer des affaires. Et comme il s’ennuyait, il voyagea. Il ne s’intéressait qu’à ce qui avait été l’occupation de toute sa vie. Aussi visita-t-il les villes étrangères seulement pour voir comment s y pratiquait le commerce des fers et aciers qui avait été le sien, il arriva en Perse et, après beaucoup de fatigues, gagna Ispahan. Il se fit conduire au bazar et, l’ayant parcouru, ne prit qu’une note sur son carnet, celle-ci :
Le marché des fers et aciers à Ispahan ne vaut pas la peine qu’on a de s’y rendre.