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Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/23

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CLAIRANCE.

Que peut-il ajouter au mal qui nous outrage ?
N’a-t-il pas déployé sa plus cruelle rage ?
Enfin notre constance a lassé son courroux ;
Qu’aurions-nous à souffrir, et qu’appréhendez-vous ?

ARGIRE.

Je prévois des malheurs dont la funeste suite
Rend avec ma raison ma constance interdite.
Porus que ton mépris m’est aujourd’hui fatal !
Qui te peut obliger à nous traiter si mal ?
Tu vois à mille maux ta femme abandonnée.
Le débris malheureux de ton triste hyménée,
Ta famille, ton sang languir dans la prison,
Le destin résolu d’accabler ta maison ;
Et ton cour insensible à ces rudes alarmes
Regarde avec courroux nos soupirs et nos larmes.

CLAIRANCE.

Madame, jugez mieux d’un père et d’un époux.

ARGIRE.

Hélas si tu savais.

CLAIRANCE.

De quoi l’accusez-vous ?