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En 1879, la femme d’un ingénieur russe, grand constructeur de voies ferrées, Mme Metch, avait demandé à Marmontel de lui désigner un de ses élèves pour l’emmener en Russie durant l’été, en qualité de pianiste familier. Debussy accepta. C’est ainsi qu’il fit connaissance, fort peu avec Rimski-Korsakov, Balakirev, et Borodine, qui n’étaient guère prophètes en leur pays à cette date, point du tout avec Moussorgski, dont la vie se terminait sans gloire, beaucoup avec les tsiganes, qui, dans les cabarets de Moscou et des environs, lui donnèrent le premier exemple d’une musique sans règlement. Mais il ne songea pas même à noter une de leurs mélodies.

En 1884, la cantate proposée à l’émulation des jeunes musiciens avait pour titre l’Enfant prodigue et pour auteur le poète Guinand. Trois personnages, selon la coutume : le père, la mère et l’enfant prodigue. Récit et air de la mère ; récit du père ; cortège et danses au loin ; récit et air de l’enfant à son retour ; récit de la mère, puis duo ; récit et air du père ; trio final. Des vers tels que ceux-ci :