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nulle action humaine ne ternit ; un rayonnement de grâce où le péché s’efface et se dissout. De fait, c’est bien un dogme adopté par le christianisme, celui d’une vierge qui enfante ; c’est bien une de ses devises, que tout est pur aux purs ; c’est un de ses tableaux préférés, la fille sans vertu admise à adorer le Sauveur. Les préraphaélites se plurent à prolonger de douces équivoques sur l’amour, que la sévérité des docteurs s’était toujours employée à combattre ; et Renan, à ce compte, est des leurs.

Or, c’est aux alentours de 1885 justement que les poètes symbolistes commençaient à se grouper solidement autour de Stéphane Mallarmé, ainsi qu’à prendre conscience de leurs vœux. Las du matérialisme parnassien, ils proclamèrent hautement que chaque chose ne vaut que par l’idée dont elle est le signe. La doctrine des préraphaélites, qui confie à des figures sculpturales une mission d’hiérophantes, apparut ainsi comme un cas particulier du symbolisme : cette transmutation du désir était un des miracles, entre mille, qu’il prétendait opérer, ou mieux une des vérités cachées qu’il voulait révéler. Grand fut donc l’encouragement donné par les œuvres anglaises qui firent alors leur entrée en France. L’effort des peintres mystiques qui, quelques années plus tard, formaient le Salon de la Rose-Croix, en fut une conséquence