« Où sont tes pieds désormais pour me fuir et comment t’y prendras-tu ?
Tes mains, à qui les tendre, dis-moi, maintenant que
je t’ai ôté la vue ?
Où est le rivage que tu n’aies pas épuisé ? quelle aventure te reste et quel amour ?
Il n’était que juste temps que je te rende aveugle et
sourd !
Est-ce vrai que je suis ton Dieu ? pensais-tu si facilement m’échapper ?
Et malgré tout ce que j’ai fait contre toi, est-ce qu’il est
si facile de ne pas m’aimer ?
C’était dur, ces choses que je t’ai cruellement interdites en te les donnant, simplement parce que je n’y étais pas,
Ce repas qui dès la première bouchée te dégoûtait, à
cause de l’absence de moi ?
Mais que dis-tu de ce festin maintenant que nous consommons seul à seul et corps à corps ?
Le pain que je te donne à manger est-il pur et le vin
que je suis est-il fort ?
De quoi te servirais-tu pour séparer ta personne de la mienne ?
Quelle est la partie de ton être où je ne sois et qui ne
m’appartienne ?
EGO SUM. C’est moi. Ta maison est assez grande pour qu’elle me contienne.