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Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/98

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Qui m’y a forcé ? Je n’ai eu ni père ni mère. Tout ce que j’ai, il me fallait le tenir de moi-même.

Turelure

Tu oublies la fortune que tu as reçue de moi.

Louis

Reprise de force, mon père, à grand appareil de papier timbré.

Turelure

Ne t’ étonne donc pas que j’essaie de la rattraper.

Louis

Vous n’y êtes de rien. C’est le bien de ma mère qu’elle avait reconstitué à grand labeur.

Turelure

De rien ? Tu dis que je ne suis de rien dans Coûfontaine ?

Mort de ma vie ! J’en suis fait et je l’ai dans les os ! qu’est-ce auprès de moi que ces comtes toujours absents, coupés de tous les sangs de France et d’Europe, ces produits de haras et de chenil ?

Ah, ça me faisait pitié que de voir cette bonne terre de France fondre et frire comme du beurre sur le sable d’Afrique !

Je suis plus Coûfontaine que toi !