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claudine à l’école

stupidement pendant que je me penche sur mon tricot diamant… Je n’ai jamais laissé tomber tant de mailles !… J’en laisse tomber un nombre si considérable que je suis obligée d’aller demander secours à Mlle Aimée. Pendant qu’elle cherche un remède à mes maladresses, je lui chuchote « Bonjour, chère petite demoiselle mignonne, qu’est-ce qu’il y a donc, mon Dieu ? Je me ronge de ne pas pouvoir vous parler ». Elle jette des yeux inquiets autour d’elle, et me répond très bas :

— Je ne peux rien vous dire maintenant ; demain à la leçon.

— Je ne pourrai jamais attendre jusqu’à demain ! Si je prétendais que papa a affaire dans sa bibliothèque demain, et si je demandais que vous me donniez ma leçon ce soir ?

— Non… oui… demandez-le. Mais retournez vite à votre place, les grandes nous regardent.

Je lui dis « Merci » tout haut, et me rassieds. Elle a raison : la grande Anaïs nous guette, cherchant à deviner ce qui se passe depuis deux ou trois jours.

Mlle Sergent rentre enfin, accompagnée de deux jeunesses insignifiantes dont la venue provoque une petite rumeur sur les bancs.

Elle installe ces nouvelles à leurs places. Les minutes s’écoulent lentement.

Quand sonnent quatre heures, enfin, je vais tout de suite trouver Mlle Sergent, et lui demande d’un trait :