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les forces armées.

fournis par l’habitant à celui de l’approvisionnement administratif.

Nous terminerons cette étude du mode de subsistance chez l’habitant, en disant qu’il présente l’immense avantage d’être le plus expéditif et de supprimer tous les transports.

Son application reste néanmoins tout d’abord subordonnée à la condition que toutes les troupes soient réparties sans exception dans des cantonnements.


2e mode. — Abandonner aux troupes le soin de se procurer directement ce dont elles ont besoin.


Lorsqu’un bataillon doit camper isolément, on peut toujours choisir l’emplacement de son camp à proximité d’un certain nombre de villages, et exiger de ces localités qu’elles fournissent à la subsistance du bataillon ; mais quand, ainsi que cela se présente généralement, la masse de troupes qui doit camper réunie sur un même point est beaucoup plus forte et constitue par exemple une division ou une brigade, on n’a plus d’autre ressource que de tirer en bloc les vivres nécessaires d’une portion voisine du territoire, pour en effectuer ensuite le partage entre les troupes.

On se rend aisément compte cependant que cette manière de procéder ne saurait suffire à l’entretien d’un corps de troupe vraiment considérable. En agissant ainsi, en effet, ce qu’on pourra tirer des approvisionnements d’une contrée sera évidemment toujours très inférieur à ce que des troupes cantonnées en tireraient directement, car là où 30 ou 40 soldats en imposeront à un paysan par leur présence dans sa maison, ils sauront certainement en obtenir tout ce qui leur sera nécessaire, tandis qu’un officier envoyé avec quelques