Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/33

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elle me dit cent autres platitudes de cette eſpece, capables de me faire ouvrir les yeux ſi j’avois eu la moindre expérience.

On ſonna une ſeconde fois : nous deſcendimes, & je fus introduite dans une ſalle où la table étoit dreſſée pour trois. Ma maîtreſſe avoit alors avec elle ſa prétendue parente, ſur qui les affaires de la maiſon rouloient. Mon éducation devoit être confiée à ſes ſoins, &, ſuivant ce plan, on étoit convenu que nous coucherions enſemble.

Ici je ſubis un nouvel examen de la part de Mademoiſelle Phébé Ayres, ma tutrice, qui eut la bonté de me trouver auſſi de ſon goût. J’eus l’honneur de dîner entre ces deux Dames, dont les attentions & les empreſſemens alternatifs me raviſſoient l’ame.

Il fut arrêté que je garderois la cham-