Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/42

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„ cette jolie petite fente… C’en eſt trop… je n’en puis plus… Il faut, il faut „. Ici elle ſe ſaiſit de ma main, & la porta à l’endroit que l’on ſait. Mais que les mêmes choſes ſont quelquefois différentes ! Une épaiſſe & forte toiſon couvroit le large orifice de cette énorme cavité. Je crus que je m’y perdrois toute entiere. Cependant, après s’être bien démenée, ſon ardeur ſe rallentit : elle ſoupira profondément, & je me ſentis auſſi-tôt certaine moiteur glutineuſe entre les doigts, dont l’expérience m’a depuis développé la cauſe. Phébé, qui tout en ſe trémouſſant contre ma main, me tenoit toujours étroitement ſerrée entre ſes bras, & ſembloit, par ſes baiſers, redoublés, attirer nos ames ſur nos levres brûlantes & collées enſemble, lâcha enfin mollement priſe, ſe remit à mon côté, éteignit la chandelle & retira ſur nous la couverture.

J’ignore le plaiſir dont elle jouït ; mais