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DÉMOSTHÈNE

avoir pris réciproquement leurs mesures dans les relations de la paix, où le Grec, pauvre, avait l’œil attiré par les richesses de l’Orient. Qu’un homme de haute valeur intellectuelle, comme Xénophon, élève de Socrate, ait pu s’enrôler dans une troupe de mercenaires grecs au service de Cyrus et y jouer le rôle que l’on sait, cela dit assez haut les incessantes pénétrations de l’hellénisme et de l’Asie. Les courtes revanches de Lysandre et d’Agésilas ne sont que des réactions de réactions.

De savoir dans quelle mesure les sauvages habitants des montagnes de la Macédoine pouvaient être de sang illyrien, je n’en fais point mon affaire. Tout ce que j’en puis dire, c’est que les Macédoniens furent toujours tenus par toute la Grèce pour d’authentiques barbares, et, à ce titre, éliminés des Jeux olympiques, jusqu’à ce que la fortune militaire de Philippe lui permit de forcer les portes du stade en invoquant pour sa dynastie une prétendue origine d’Argos. A ce propos, il peut être bon de signaler que la succession des prédécesseurs de Philippe fut très souvent réglée par les chances du meurtre à jet continu, selon la coutume de l’Orient. Il est significatif, enfin, que la Macédoine prit parti pour Darius contre la Grèce jusqu’à la bataille de Platée. L’apparition d’un Philippe et d’un Alexandre dans un pays