Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/37

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« Je recommande à la bienveillance de Monsieur le Préfet de la Seine la demande de M. Paul de Musset ; que le vœu exprimé d’une manière si poétique et si touchante, par son frère, soit rempli. La Ville de Paris doit un tombeau à un poète né dans ses murs et dont la mémoire ne finira jamais.

« P. MÉRIMÉE. »

« Je me joins bien cordialement à mon confrère M. Mérimée.

« EMPIS. »

« Le saule que demande ce jeune et charmant poète, aura des pèlerins ; à présent, ceux qui l’ont aimé, et toujours, ceux qui sauront aimer et lire la poésie impérissable. — Puisse la Ville de Paris planter et renouveler perpétuellement cet arbre mélancolique sur sa tombe.

« ALFRED DE VIGNY. »

« Je me joins à mes confrères dans le vœu qu’ils expriment en faveur d’un des rares poètes dont le nom survivra.

« SAINTE-BEUVE, de l’Académie Française. »

Mais M. le baron Haussmann, préfet de la Seine, n’était pas partisan de ce projet et trouva mille prétextes pour en ajourner l’examen. Paul de Musset, dans le but d’obtenir la concession nécessaire au tombeau, fit agir d’autres influences :


« A Monsieur Alfred Arago.

« Mon cher Alfred,

« On me fait observer que M. Delmas ayant promis à Jal que la pétition déjà lancée serait classée parmi celles que l’Empereur doit lire et non parmi celles dont on lui rend compte, il serait convenable, avant de tenter une autre démarche, d’attendre le résultat de celle-là. Il n’y a pas de raison pour que ce résultat ne soit pas favorable. Je ne demande qu’un appui dans l’accomplissement d’un devoir pieux, et je me sens très fort sur ce terrain. Le Conseil Municipal a été pressenti : tous les membres à qui on en a parlé, ont été d’avis que le rapport fût présenté. M. Husson a fait ce rap-