Page:Coeurderoy - 3 lettres au journal L'Homme.djvu/28

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la Féodalité, des Croisades, de l’Émancipation des communes, de la Civilisation de l’Épicier elle-même ? Et puisque nous avons avalé — je dis avalé — celle-là, en quoi serions-nous donc tant effrayés de l’ère des Cosaques ? Pour moi, je le dis bien haut : Tout plutôt que la garde nationale de juin 1848 et la société dont elle est l’arc-en-ciel ! Qu’on me sorte le garde-national de devant les yeux : je ferais un malheur !! Tout, mais pas la Propriété !

Je ne me suis pas dissimulé non plus "qu’arts, sciences, industries, tout disparaîtrait sous les pieds des chevaux cosaques, et disparaîtrait pour longtemps." On dirait que nous nous sommes copiés : — "Et pendant un temps, arts, science, philosophie, littérature, tout sera oublié : Le monde sera couvert d’un linceul." (Révolution, p. 216.)

Mais la grande différence entre vous et moi, c’est que je crois que la Mort est l’antichambre du palais de la vie. Vraiment, on me ferait plaisir, si l’on voulait bien constater que, si j’ai fait la part de l’Agonie, j’ai fait également celle de la Résurrection. Et de ce que j’ai fait la part de la Résurrection, il résulte aussi que, pour arriver de la Mort à elle, j’ai décrit et les phénomènes de la transformation cadavérique, et la fusion des races, et leur dénaturation, et leur reproduction sous un nouvel aspect, … et toutes les Crises, Pestes, Famines, Fléaux et Désastres que la Guerre aux yeux rouges et la transformation aux bras géants entraînent à leur suite.

Parbleu ! Homme, je n’ai pas pu dire qu’on avançât en restant sur place, que le sang ne coulât pas sous l’épée, que les os ne fûssent pas broyés par les balles, que le Choléra, la Force et l’Invasion fûssent des Divinités bien adorables ! En résulte-t-il que ces divinités n’existent pas et qu’elles ne passent pas, de temps à autre, au travers de nous comme la charrue parmi les pailles de froment ? En résulte-t-il que leur moment ne soit pas venu ? D’où nous viennent ces fléaux ? Qui réveilla la Mort et la Maladie endormies dans un coin du Chaos ? Vous le savez comme moi. Mais c’est une autre question. Nous pourrons en reparler quelque jour.


Je termine par deux réflexions que tout le monde me paraît oublier :

Voici la première. — La maladie étant — estando, en espagnol —