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Ah ! vous blasphémez la science, vous blasphémez la patrie, vous blasphémez la Révolution !

Savez-vous ce qui arrive, quand une nation trahie dans son dernier effort, et violée par l’étranger, subit une de ces invasions sauvages que vous appelez sur notre pays avec une candeur si triste : C’est que le peuple — qui est toujours jeune, entendez-vous ? — s’en va relever les derniers morts et les embaume dans son souvenir ; c’est que, trente ou quarante ans plus tard, il va chercher le neveu de l’empereur, et l’acclame président, croyant, ainsi, se venger de Waterloo !

Vous dites que vous comprenez la Révolution, et vous ne voulez pas du peuple-soldat de la Révolution, et vous passez le mot d’ordre aux Cosaques !

Vous dites que vous êtes démocrate-socialiste, et vous croyez à la supériorité des races ! vous appelez l’une à régénérer l’autre ! et dans une question de science, et quand il s’agit de résoudre le problème du dernier affranchissement, vous faites appel à toutes les bestialités de l’ignorance et de la servitude !

En vérité, votre école ne fera pas fureur, et nous vous aimions mieux comme nous vous avons connu.

Ch. Ribeyrolles.

DEUXIÈME LETTRE.

Au citoyen Ch. Ribeyrolles, rédacteur-en-chef du journal l’HOMME.
Santander. — 1er mai 1854.
Citoyen rédacteur,

— Puisqu’ainsi l’on vous nomme et que vous paraissez y tenir. Moi, j’aime mieux m’appeler Homme, ou même tout bourgeoisement Monsieur, jusqu’à ce qu’on ait trouvé pour les hommes de progrès une désignation moins antique et moins stupidement étroite que celle de citoyen. —

Dans ma lettre du 15 avril, je n’avais d’autre but que de vous faire une réclamation que vous-même voulez bien trouver quelque peu fondée et signée. Et voilà qu’à propos de cela, vous me pro-