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Page:Cogordan - Joseph de Maistre, 1894.djvu/33

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sa jeunesse.

pour écrire, se creusant la tête pour trouver le sujet d’un article ou d’un livre, lui eût fait horreur. Il n’écrivit jamais par métier, ni même par plaisir. Il prenait des notes pour fixer ses idées ; il composait des livres pour les répandre. Ainsi s’explique qu’à l’âge où l’imagination est la plus féconde, jusqu’à quarante ans environ, n’ayant rien à dire, il se tait. Quand sonne l’heure de l’action, c’est-à-dire quand la Révolution vient menacer tout ce qui lui est cher, détruire les institutions auxquelles il est attaché, détrôner le souverain légitime de la Savoie, n’étant pas homme d’épée, il prend la plume. Écrire, pour lui c’est agir.