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des spectres, et des tableaux toujours effrayans. Quand je me sentais bien fatigué, je m’étendais par terre, je me tournais, je me retournais, pour tâcher de trouver une position supportable : il me fut impossible de m’endormir. Je me remis à rêver ; j’essayai même de faire des châteaux en Espagne ; mais il faut être jeune pour y trouver du plaisir ; à vingt ans mon imagination aurait créé des palais avec les ruines dont j’étais entouré, mais à soixante-dix ans la tombe est toujours entr’ouverte devant vous, et semble prête à vous engloutir avec tout ce que vous pouvez créer. Aussi les projets que je faisais m’occupaient sans m’attacher. Une seule idée m’inspira