tout le monde qui venait de la campagne faire comme moi.
Mon petit repas terminé, je m’adresse à ma sœur : Madame, combien vous dois-je ?
— Quinze sols, mon garçon.
— Les voilà, madame.
— Tu es du Morvan, mon petit ?
— Oui, madame ; je viens pour tâcher de trouver une place.
À ces mots, elle appelle son mari, Granger, lui dit-elle, voilà un petit garçon qui demande à se louer.
— Quel âge as-tu ? demande mon beau-frère.
— Douze ans, monsieur.
— De quel pays es-tu ?
— De Menou.
— Ah ! tu es du Morvan. Sais-tu battre en grange ?
— Oui, monsieur. J’ai déjà servi quatre ans.
— Eh bien, si tu veux, tu resteras ici ; tu seras garçon d’écurie et tous les profits seront pour toi. Si je suis content, je te donnerai un louis par an.
— Ça suffit, je reste. Alors je ne paie pas mon dîner ?
— Non, me dit-il, viens, je vais te mettre tout de suite à la besogne.
Il me mène dans son jardin, que Je connaissais avant lui. C’était là que j’avais fait, quelques années avant, toutes mes petites fredaines ; car j’étais l’enfant le plus turbulent du village ; mes camarades me pour-