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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/26

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mèneraient volontiers avec eux, quand ils repasseraient à Druyes.

J’y consens, répondis-je ; mais vous ne me connaissez pas, et l’on ne me connait point non plus dans l’auberge où je suis. Eh bien, vous allez me connaître ! Je suis le frère de l’aubergiste, le frère de la grande dame chez qui vous avez couché.

— Ça n’est pas possible.

— Je vous le jure.

— Comment donc cela se fait-il ?

— Je vais vous l’apprendre.

Oh ! alors ils me serrent de près, et, me prenant chacun par le bras, je vous assure qu’ils sont tout oreilles. Moi je leur raconte mon histoire, et comment j’étais devenu le domestique de ma sœur. En parlant je pleurais. Mais ils me consolent, promettant de me prendre à leur retour et de m’emmener avec eux.

Je les quitte ; je reviens à Druyes, et ne dis rien à personne de ce qu’ils m’avaient proposé ; la semaine se passe. Tous les jours j’allais dans le jardin, cherchant si je les verrais arriver ; — de l’endroit où j’étais on découvrait une demi-lieue environ. — Le huitième jour, j’aperçois sur le chemin blanc beaucoup de chevaux descendre vers le bourg. Le convoi s’approche. J’étais ravi. — Je cours à la maison mettre une chemise propre et ma plus jolie veste. J’avais à peine fini que les chevaux commencent à défiler. — De beaux chevaux gris pommelés ! superbes à voir ! — Je cause