avec les gens qui les conduisaient : ma joie était extrême. — Enfin ces messieurs arrivent, et entrent dans la cour. — Ils avaient trois chevaux ! il y en avait donc un pour moi !
Je me présente à eux, offrant de les suivre aussitôt.
Sur ces entrefaites, ma sœur sort de la maison, et me voyant endimanché : Tiens ! me dit-elle, tu es habillé !
— Comme tu vois.
— Comment ! à qui parles-tu ?
— À toi.
— À moi !
— Eh ! oui à toi. Tu ne sais donc pas que ton domestique est ton frère : va, tu es une mauvaise sœur. Tu nous a laissés partir. — Tu as laissé perdre les deux autres. — Tu ne Les pas souvenue des bontés que ma mère à eues pour toi. — Te rappelles-tu qu’elle a donné 300 fr. pour te faire apprendre ton métier de lingère chez madame Morin ? Tu n’as pas de cœur. — Ma mère t’aimait autant que nous, et tu nous as abandonnés.
Là-dessus, ma sœur se met à pleurer, à crier. Ces messieurs s’approchent et lui disent : Madame, si cet enfant dit la vérité, vous avez bien des reproches à vous faire.
— Mais, messieurs, ce n’est pas moi qui les ai perdus, c’est mon père.