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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/35

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— C’est bien, dit un des acheteurs à M. Potier, il a trouvé sa place ; il conviendra au président de l’assemblée ; mettez-le en tête de vos comptes ; tous vos chevaux sont vendus.

Quelque temps après, M. Potier reçut l’ordre de partir pour Paris, et d’amener ses chevaux à l’École militaire, où devait avoir lieu la réception définitive. J’accompagnai M. Potier. Vers les deux heures, les gros ventres arrivèrent, et avec eux le président. — Voilà de beaux chevaux, dit-il à ceux qui l’accompagnaient, vous pourrez réformer vos équipages. — Bientôt les dernières conventions furent arrêtées. MM. Potier et Huzé livrèrent leurs chevaux. Ils achetèrent en même temps ceux que ces messieurs venaient de réformer, et ils firent un brillant marché.

La loyauté de mon maître dans cette affaire lui attira de vives sympathies. On parla de lui au ministre de la guerre qui lui commanda deux cents chevaux pour le train d’artillerie. Nous les conduisîmes comme les précédents à l’École militaire, où ils furent reçus par des officiers, et des inspecteurs. À ce propos, M. Potier me fit cadeau d’une montre et d’une somme d’argent assez considérable.

J’eus plusieurs autres occasions de voyager avec lui. Je le suivis aux foires de la Normandie, de l’Alsace et même à celle de Beaucaire. Puis je retournai à Paris pour assister à de nouvelles livraisons de chevaux. Là, je fis connaissance avec plusieurs officiers de hussards