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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/390

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demi-ration ; alors on murmurait dans les rangs, et il me fallait des gendarmes pour maintenir l’ordre.

Du reste, cette vie d’incertitude ne pouvait pas durer bien longtemps. En effet, à la fin de décembre 1815, arriva au maréchal ma feuille de route, datée de Bourges, le 31 octobre 1815. Elle ne me fut remise que le 1er janvier 1816. Le maréchal me garda près de lui tout le temps qu’il put me retenir, mais on lui intima l’ordre de me renvoyer dans mes foyers à demi-solde, et le 1er janvier, le maréchal me dit : « Mon brave, je suis forcé de vous renvoyer dans vos foyers avec demi-solde. Je regrette sincèrement d’être obligé de vous faire partir, mais j’ai reçu des ordres formels. »

Le maréchal m’offrit de rejoindre le dépôt de l’Yonne, que l’on formait à Auxonne, je crois me rappeler ce nom ; il ajouta que si je voulais reprendre du service, il me ferait avoir la compagnie de grenadiers. Je remerciai le maréchal, mais sans accepter ses offres bienveillantes. J’étais plus pressé de venir terminer mes affaires à Auxerre et de me débarrasser de mes trois chevaux que de prendre le commandement d’une compagnie de fantassins, Je demandai la permission d’aller a Paris pour vendre mes chevaux, ce que le maréchal m’accorda avec plaisir. Ces trois bêtes avaient du prix, et il n’y avait qu’à Paris que je pouvais espérer de m’en défaire avantageusement.