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— C’est juste, je me le rappelle. Vous aviez déjà un fusil d’honneur de la bataille de Montebello, et vous avez été décoré dans ce temps. — Oui, général, le premier en 1804. — C’est un de mes vieux grenadiers. Vous ne partirez que demain ; je vous donnerai mes dépêches. Où est votre corps ? — Adjoint au petit quartier général de l’Empereur, sous les ordres du comte de Monthyon. — Ah ! vous êtes bien. Demain, à dix heures, vous prendrez mes dépêches. Faites donner à ce vieux militaire la table de vos officiers et du fourrage à son cheval. — Oui, maréchal. — Et faites-lui remettre tous les reçus des hommes rentrants. Voyez dans tous les régiments, s’ils sont rentrés ; vous m’en ferez le rapport ce soir à 8 heures. Et à 10 heures, demain, vous partirez pour Witepsk ; vous y trouverez l’Empereur. Je vous donnerai une lettre pour Monthyon. »

En arrivant près des officiers, ce chef d’état-major leur dit : « Cet officier est notre ancien à tous, recevez-le comme il le mérite ; il est bien connu du maréchal ; faites le dîner, et après, mon aide de camp le conduira aux chefs de corps pour recevoir le reçu des hommes rentres. »

Pour le coup, ils chantaient messe basse avec moi, et ils mirent de l’eau dans leur vin ; je fus bien reçu. Après avoir bien dîné, je fus conduit au camp où je trouvai mes soldats rentrés qui