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l’Architecture rurale le Mémoire de M. Cautru de la Montagne. Au Louvre, en octobre 1790. Signé de Bethune Charost & Boncerf.

Je certifie cet extrait conforme à l’original & au jugement de la ſociété. A Paris, octobre 1790.

Signé Broussonet, ſecrétaire perpétuel. »


Je dois ajouter à ces authenticités que les boulangers des faubourgs de Lyon préfèrent, pour mettre leurs farines, les greniers bâtis en piſé, parce qu’ils ont l’expérience que les rats & la vermine ne peuvent s’introduire dans ces murs maſſifs ; tandis que les autres conſtructions leur fourniſſent, par d’innombrables joints, les moyens de ſe cacher, de s’y retirer & d’y nicher.

Mais rien au monde n’eſt meilleur marché que le piſé ; c’eſt bien l’article de toutes les dépenſes d’un bâtiment & de tous ceux qui compoſent les devis, qui eſt le moins cher. Qu’on imagine la plus chétive conſtruction que l’eſprit humain puiſſe faire, par exemple, une cloiſon faite avec des planches brutes, même des échalas : eh bien ! la toiſe de ces meſquines conſtructions coûtera plus qu’une toiſe de piſé. Non, rien n’eſt meilleur marché que la cage d’une maiſon en piſé ; & c’eſt avec cet élément précieux (la terre ſeule) qu’on bâtit de gros murs dont la toiſe n’égale pas en valeur la moindre ſéparation ; c’eſt donc avec ce genre ſimple de bâtir qu’on loge ſainement l’humanité, qu’on lui procure des commodités par des diviſions d’appartemens fort peu diſpendieuſes, qu’on la met en sûreté par de bonnes clôtures, qu’on peut multiplier les ſéparations des animaux domeſtiques, enfin qu’on peut faire tout ce que l’on veut à bien peu de frais.