Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/77

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la colère, il avait l’air insolent et querelleur. Nous avons déjà dit que le marquis de Gange, frère aîné de l’abbé et du chevalier, était beau, nous ne l’avons point assez dit ; sa beauté était si noble, si parfaite, si attrayante, qu’on ne pouvait le voir sans en être frappé. Ses yeux noirs avaient en amour la plus enivrante expression, sa bouche souriait d’un sourire irrésistible, tous ses traits étaient empreints d’une distinction rare. Sa taille était haute et svelte, c’était le plus beau gentilhomme de France. Quelle âme cachait cette enveloppe si séduisante ? hélas ! par une sorte de fatalité, les qualités morales avaient été comme annulées par ces charmes extérieurs. Ayant été habitué dès l’enfance à une adoration servile, adulé pour sa fortune, pour son haut rang, et surtout pour sa beauté ; à peine adolescent, ayant trouvé l’amour presque sans le chercher, re-