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Barèges, de Luz, de Saint-Sauveur et de Cauterets ; la chaîne se continue : voici les hauts rochers qui entourent la vallée d’Azun et ceux qui circonscrivent la vallée de Lonzon. Ce sont ensuite successivement les pics de Gabisos, celui de Ger et le pic du Midi de Pau en forme de pyramide. À leur pied et dans leurs anfractuosités s’étendent les vallées de Gabas et d’Ossau, puis viennent les monts Escarpu, et enfin jusqu’aux dernières limites de l’horizon, à ma droite, les montagnes de la vallée d’Aspe, de la vallée de Monléon et les montagnes de l’Aragon.

Qu’on se figure sur le versant de cette chaîne immense les Gaves bondissants, les bois, les villages et les vertes cultures se groupant pittoresquement aux flancs des roches ; çà et là quelque vieux château et quelque belle usine moderne, et, comme couronnement de ce tableau, les pics les plus élevés des Pyrénées se dressant gris et bleuâtres au-dessus des montagnes vertes, et confondant, avec quelque blanc nuage, leur sommet couvert de neige ! Le ciel enfin, d’un azur vif et limpide, servant de fond à ce merveilleux ensemble, et le soleil y produisant des effets de lumière d’une beauté qu’aucun peintre ne saurait rendre !

Je restai là longtemps émerveillée en face de ce spectacle, le Gave décrivait à mes pieds ses sinuosités