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grande marbrerie qui exploite une grande partie des carrières des Pyrénées. Je me demandais si les Romains avaient fait la mosaïque dont j’ai parlé avec ces marbres dont les habitants du pays composent eux-mêmes aujourd’hui des guéridons, en mosaïque et d’autres objets d’ornementation et de toilette.

Le cours accidenté du Néez continue à m’accompagner sur le côté gauche de la route et jusqu’à Rébénac. Ses eaux, aussi limpides que le ciel bleu qui s’y reflète, circulent en mille caprices charmants. Tantôt, elles coulent voilées par les branches touffues de vieux arbres ; tantôt, elles s’étalent en nappes lumineuses sur les roches étagées.

Au village de Rébénac, le Néez jaillit en cascade. On le traverse sur un pont ; à droite est le château de Bitaubé. On voudrait fixer ce coin de paysage par la photographie. À dater du pont de Rébénac, le Néez quitte le côté gauche de la route qu’il a suivie jusque-là ; on remonte son cours à droite, bientôt on touche à sa source ; elle est claire, étroite et profonde, et s’élance de terre du milieu d’un bouquet d’arbres.

De belles prairies d’un vert d’émeraude couvrent tout à coup les montagnes. Voici le village de Sévignac dont la vue s’étend sur toute la vallée d’Ossau. Cette vallée est une des plus vastes et des plus curieuses des Pyrénées ; elle est dominée par une chaîne de