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melons de verdure d’un très-grand effet : sur le plateau du premier, s’élèvent une petite église et les murs d’un cimetière ; on distingue les croix des tombes. Les pierres, d’un ton gris, se détachent entre le bleu profond du ciel et le vert très-vif des montagnes. Du haut du second mamelon s’élance une tour carrée. Le hameau de Castex est niché entre les deux collines ; tout près sont les débris de la forteresse de Castel-Gélos qui, au xiie siècle, protégeait la vallée et était la résidence des petits souverains de ce petit État. Plus loin, à droite, est un joli village dont les maisons se dressent en amphithéâtre sur le versant d’une montagne toute couverte de terres à blé et de prairies ; ce qui charme et étonne dans les paysages des Pyrénées, c’est ce mélange d’un sol cultivé et d’une nature primitive.

Le bourg de Bielle que nous traversons bientôt, est le plus considérable de la vallée. C’est là que sont conservées les archives du pays. L’église gothique de Bielle est fort remarquable. Ses trois nefs sont soutenues par des colonnes en marbre d’Italie, débris d’un antique monument romain. Plusieurs mosaïques très-belles ont été découvertes près de Bielle. Après avoir dépassé Bielle, j’aperçois au flanc des plus hauts rochers de larges plaques blanches qu’on dirait des couches de neige : ce sont des carrières de