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marbre blanc. La route fait un coude : la voiture franchit le bourg de Laruns, où je reviendrai bientôt voir les danses nationales du pays. Là se termine la vallée d’Ossau ; les gorges qui s’en détachent ne font plus partie de cette célèbre vallée.

Au delà de Laruns nous passons sur un pont de marbre sous lequel bondit un torrent fougueux ; c’est encore le Gave du pic du Midi que je retrouve là plus profond et plus rapide, encaissé entre deux remparts de montagnes. La route escarpée taillée dans le roc, qui côtoie le torrent, conduit à la vallée des Eaux-Chaudes. Nous laissons à droite ce sombre passage, et la voiture monte la pente d’une gorge plus large et plus riante, qui se dessine au sud-est comme une immense avenue entre deux montagnes de verdure. Le Valentin court bruyamment au pied d’une de ces montagnes, et va se précipiter dans le gave des Eaux-Chaudes, pour former ensemble le large torrent de la vallée d’Ossau. À gauche, au-dessus du Valentin, au flanc de la montagne est suspendu le petit village d’Aas. La route monte toujours ; me voilà dans le vallon étroit et long des Eaux-Bonnes dont l’ouverture est formée par la route qui y conduit. On croirait entrer dans un corridor aux murs gigantesques.

Le mont Gourzy se dresse au couchant presque per-