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pendiculaire, portant jusqu’au ciel les ombrages de ses vieux arbres. À l’Orient, du côté opposé (du côté du Valentin et du village d’Aas), ce n’est qu’une colline dont les plans gradués sont couverts de mamelons, de granges et de bouquets de verdure. Plus loin, toujours du même côté, la Montagne verte continue cette partie de l’encadrement du vallon des Eaux-Bonnes. Au midi, la montagne et ses ramifications granitiques ferment la gorge ombreuse au-dessus de laquelle monte jusqu’aux nuages le Pic du Ger couronné de neige. C’est de ce côté que jaillit l’eau thermale.

Bientôt dans cet étroit vallon, si sauvage et si abrité, se déroule devant moi à gauche de la route une ligne de hautes et belles maisons qui se continue jusqu’à la source thermale. Une promenade, appelée le Jardin des Anglais, plantée d’arbres rares, parmi lesquels les sorbiers étalent leurs fruits de corail, décrit un immense ovale qu’entourent du côté opposé d’autres maisons blanches et neuves.

Là, la scène s’anime et offre un mélange plein d’étrangeté, de la civilisation et de la nature : des servantes d’auberge, coiffées avec grâce d’un fichu blanc, vert, bleu de ciel ou rose, noué du côté gauche vers l’oreille, entourent ma voiture et m’offrent des logements. Les guides des montagnes, dans leur