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pittoresque costume, béret et veste rouges, culotte collante en gros drap brun, guêtres de laine blanche, tiennent par le mors de petits chevaux sur lesquels s’élancent de jeunes femmes et de jeunes filles en élégantes amazones et coiffées de chapeaux à la Diana-Vernon. Des paysannes en capulet et en costume basque, que nous décrirons plus tard, asseyent sur des montures plus pacifiques les petits garçons et les petites filles vêtus à la Parisienne. Les ânes se font doux et caressants à la voix de ces beaux enfants. Des calèches découvertes où sont assises des femmes parées croisent ma voiture et prennent la route des Eaux-Chaudes. On dirait d’une promenade au bois de Boulogne. D’autres femmes circulent dans le Jardin des Anglais avec des toilettes aussi fraîches et aussi irréprochables que celles qu’on voit à Paris au boulevard de Gand. Des colporteurs espagnols, à l’allure et au costume de Figaro, étalent sur les bancs et les perrons des maisons des poignards andalous, des écharpes et des ceintures de Barcelone que je les soupçonne d’avoir passés en contrebande. De la porte des hôtels on voit sortir de pauvres malades en chaises à porteurs d’osier recouvertes de toile perse. C’est ainsi qu’ils vont à la promenade ou boire l’eau salutaire. Si l’on monte jusqu’à l’établissement de l’eau thermale, après la place formée par le Jardin des Anglais,