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s’ouvre une large rue bordée de chaque côté d’élégantes boutiques. Là les modes de Paris s’étalent à l’envi : robes, chapeaux et bijoux s’offrent à la femme qui aurait négligé d’apporter des toilettes.

À côté de ces objets connus, en voici de plus tentateurs, car ils sont nouveaux pour la Parisienne et la sollicitent par cet attrait qu’a toujours ce qui est inusité. Ce sont les draps et les tissus des Pyrénées françaises et espagnoles, des costumes basques complets, des bijoux arabes, d’autres en marbre des Pyrénées, des albums contenant les vues et les costumes du pays ; toutes sortes de fantaisies indigènes et étrangère, réunies dans d’élégants bazars.

Je ne jette qu’un coup d’œil rapide sur l’ensemble que je viens de décrire. La voiture redescend la rue des Eaux-Thermales et me conduit à l’Hôtel de France, le plus ancien des Eaux-Bonnes. Il est tenu par Taverne, un vieillard doux et riant, qui vous racontera les traditions et la chronique des Eaux. Que de célébrités n’a-t-il pas vues et à combien n’a-t-il pas parlé ! Il a reçu mademoiselle Contat, madame de Genlis, mademoiselle Mars et plusieurs généraux et maréchaux du premier Empire, qui, après les désastres de 1814, vinrent demander l’apaisement des douleurs du corps et de l’âme à ces régions sereines.