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ture, veulent lui disputer les regards charmés des promeneurs.

Au flanc de la montagne occidentale qui borne les Eaux-Bonnes, on a creusé et parfois taillé dans le roc la Promenade horizontale ; en l’apercevant de loin, quand on arrive par la route des Eaux-Chaudes, on dirait une large écharpe jaune ondoyant sur la robe verte de la montagne. C’est sur les pentes inférieures du mont Gourzy, tout couvert d’arbres séculaires, que cette belle promenade a été tracée ; on a épargné çà et là avec un rare bonheur des frênes et des ormes aux troncs énormes et tortueux, dont les branches touffues semblent se précipiter sur la tête des promeneurs. C’est d’un très-bel effet sauvage. De distance en distance, du haut du roc perpendiculaire filtrent de petites sources dont les gouttes cristallines, frappées par le soleil levant, ont l’éclat des pierreries.

On parvient à la Promenade horizontale par une montée très-douce qui se fond pour ainsi dire dans une allée de Jardin des Anglais dont j’ai déjà parlé : on a alors à sa droite les hauteurs du mont Gourzy formant une sorte d’immense rideau vert sombre tranchant sur le bleu vif du ciel. À gauche sont des pentes plus douces que recouvrent des arbres moins hauts sous lesquels jasent de jolis cours d’eau dont