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les voix légères vont se confondre à la voix plus retentissante du Valentin qui mugit là-bas dans un ravin profond. Toutes les pentes des collines sont tapissées de fougères et de buis, l’air vif s’empreint de leurs bonnes et vivifiantes senteurs. Dès le début de la promenade s’élève à gauche un pavillon à jour dont le toit pointu abrite quelques bancs ; c’est là que s’assoient les malades les plus faibles ; ils ont alors en face (en tournant le dos à la promenade) la double ligne grimpante des maisons des Eaux-Bonnes s’élevant jusqu’à l’établissement thermal que couronnent le Plateau de l’Espérance, la Butte du Trésor (noms symboliques du rocher d’où jaillit l’eau bienfaisante) et au-dessus le pic du Ger au sommet couvert de neige, blanc et souriant dans la splendeur du ciel bleu comme un beau vieillard couronné de sérénité.

Mais continuons à marcher sur cette Promenade horizontale que bornent au nord les premières chaînes de montagnes de la vallée d’Ossau et l’entrée de la gorge des Eaux-Chaudes. En avançant, la promenade fait un coude autour du roc, et à la pointe extrême de cet angle, qu’elle décrit sur des précipices, s’élève un autre pavillon où l’on s’assied pour écouter tomber le torrent. Jusque-là, du côté gauche, quelques bancs ombragés d’arbres s’ados-