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sentier grimpant au travers de pentes raides mais accessibles ; nous rencontrions, çà et là, quelques bouquets d’arbres et des touffes d’arbustes ou de plantes.

À mesure que nous montions, l’air devenait plus vif ; nous nous étions tous munis de chauds manteaux de voyage dont nous dûmes nous envelopper ; après trois quarts d’heure de marche, l’approche de la grotte nous fut révélée par le bruit d’un torrent s’échappant de la grotte même et qui retombe en cascade bruyante. Nous entrâmes par une porte creusée dans le roc et sur le seuil de laquelle le guide alluma des torches et des flambeaux ; la grotte s’éclaira de lueurs fantastiques, et nous y pénétrâmes en côtoyant les bords du torrent ; nous eûmes alors devant nous un merveilleux spectacle : les lueurs projetées sur la voûte et sur les parois de cette grotte immense en détachèrent en saillie les colonnes et les arceaux qui se déroulaient devant nous. On se fût cru dans une crypte du moyen âge ; le bruit de la chute d’eau ressemblait au gémissement de l’orgue. Tandis que nous avancions, la grotte s’élargissait, et les jets de lumière que nous y répandions changeaient les stalactites humides en autant de girandoles aux feux de couleurs. Le froid pénétrant que l’eau toujours jaillissante répand dans cette enceinte ne permet pas de